Anamnèse du patient

L. a 7 ans, il est le dernier d’une fratrie de 3 enfants, sa grande sœur est suivie pour des troubles psychiques. Ses parents sont séparés, mais vivent encore une relation très conflictuelle. Lorsque je commence la prise en charge, L. est accueilli à l’hôpital de jour à raison de 2 demi-journées par semaine depuis 4 mois. Il aurait des Troubles du Spectres de l’Autisme, des troubles de la communication, un retard de langage, des troubles du comportement, des troubles du sommeil et un Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité. (TDAH). Il reçoit un traitement de ritaline.

L. est un petit garçon plutôt bien ancré au sol, au premier abord il n’est pas souriant et parle de façon très péremptoire, s’adressant à l’adulte à l’impératif. L. est opposant, intolérant à la frustration, ce qui le rend très rigide et dirigiste. Il a des difficultés d’élocution. Scolarisé à mi-temps, il pose de grandes difficultés à l’équipe éducative allant jusqu’à mettre en danger les autres élèves par des décharges émotionnelles d’une grande violence.

 

Les prises en charge en musicothérapie

Modalités de prises en charge

L’atelier de musicothérapie est hebdomadaire d’une durée d’une demi-heure. Les séances avec L. sont individuelles. J’encadre les séances seule. Il assistera à 19 séances de fin janvier à fin juin.

Dans la salle où se déroule les séances de musicothérapie, tous les instruments sont en « accès libre » dans un placard sans portes et dans un autre avec des portes mais sans clé. Dans un premier temps je choisis de laisser L. libre de se saisir des instruments qu’il souhaite sans intervenir dans ses choix et dans son approche des instruments. Il a la liberté d’évoluer dans un espace non dirigé afin de favoriser l’expression de ses émotions par l’intermédiaire d’objets sonores à disposition. Cette orientation me permet également de connaître ses compétences cognitives, ses habilités praxiques, son appétence pour le jeu, sa façon d’appréhender son environnement. Je m’implique dans ses jeux à sa demande tout en le sollicitant par des propositions sonores alternatives. En le confrontant à ma différence, ma liberté d’être « moi-même », j’essaie de l’amener à accepter une « non toute-puissance ». Qu’il puisse vivre en séance de musicothérapie, une aire intermédiaire ludique, située entre le monde extérieur et son monde interne. « C’est en jouant, que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité tout entière. C’est seulement en étant créatif que l’individu découvre le soi. » (D.W.Winnicott Jeu et réalité).

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Jeudi 21 janvier, Patrick Berthelon, Président de la Société Française de Musicothérapie, était invité sur le plateau de l’émission “Ensemble c’est Mieux !” sur France 3 Bourgogne Franche-Comté pour évoquer la musicothérapie, sa définition, ses objectifs et aussi démêler brièvement le vrai du faux.

Vous pouvez revoir l’émission ci-dessous. De la minute 4 à la minute 14 environ 😉

Christine Stromboni, Auteure et réalisatrice, prépare actuellement un documentaire sur la MUSICOTHÉRAPIE et LA DÉFICIENCE VISUELLE, dont le tournage aura lieu prochainement  (dans le cadre de la série documentaire  «  A vous de voir » diffusée chaque mois sur France 5).

Elle recherche le témoignage de musicothérapeutes déficients visuels ainsi que de personnes déficientes visuelles qui participent à des séances de musicothérapie. Au delà de la  musicothérapie, elle recherche également des personnes déficientes visuelles passionnée par la musique et qui témoignent de la manière dont la musique a changé leur vie et les a aidées à surmonter leur handicap.

L’émission “À vous de voir” vise à sensibiliser le grand public au handicap visuel. Elle a pour ambition de faire découvrir au public la vie quotidienne des malvoyants et des non-voyants et d’apporter des réponses aux questions qu’ils peuvent se poser en abordant des sujets de société .

Vous trouverez ci-dessous deux liens pour vous donner un aperçu de cette série documentaire et de son travail.

N’hésitez pas à la contacter

Christine Stromboni
TP : 0607686641
Email : christine.stromboni@free.fr

Intervenants : Pr Hervé Platel, Dr Stéphane Guétin et Pr Jacques Touchon.

Vous pouvez consulter toutes les informations relatives au webinaire sur ce lien https://www.ant-congres.com/evenements-digitaux/la-musique-comme-therapie/.

Cas clinique provenant du mémoire réalisé à l’issue de la formation à l’AMB de Dijon dans le cadre de l’obtention du certificat de formation à la musicothérapie « La musicothérapie au service de personnes déficientes intellectuelles. Un outil pour l’affirmation de soi à travers l’imitation ».

Stage de professionnalisation effectué au sein de L’Arche, rue de Sacy à Reims, d’avril à octobre 2017.

Anamnèse du patient

  1. a intégré la structure de l’Arche en 2010. D’abord en tant qu’externe, puis elle est devenue interne.

L., âgée de 27 ans, est atteinte de troubles autistiques mais elle est capable d’être en lien avec les autres.

Elle a grandi dans un environnement très protecteur, avec plusieurs frères et sœurs et des parents très présents. Le contact familial est maintenu puisque L. rejoint sa famille régulièrement le temps d’un week-end et une partie des vacances scolaires.

Elle n’a que peu accès au langage verbal.  L. produit de nombreuses stéréotypies verbales telles que « Maman » ainsi que des stéréotypies gestuelles : pouce dans la bouche, pointer l’horloge du doigt, pointer du doigt son oreille, des mouvements circulaires de doigts.

L. manifeste justement un grand intérêt pour la musique et principalement les vidéos musicales. Sur sa tablette, avec ses oreillettes, elle choisit ses comptines d’une grande variété de styles et de langues : polonais, russe… Cet outil est manipulé aisément. Elle y passe beaucoup de temps. Elle est presque dans un état hypnotique à ces moments-là.

Compte tenu de cet intérêt pour la musique, les séances de musicothérapie semblent justifiées et auront pour objectif d’aider L. à sortir de cet isolement, à s’ouvrir et à communiquer davantage avec ses pairs.

 

 

Les prises en charge en musicothérapie

Modalités de prises en charge

Avec Liesbeth, la responsable de foyer, il est décidé que L. profitera de séances individuelles de musicothérapie, à raison d’une fois par semaine, pendant une durée de 30 à 45 minutes chacune, d’avril à octobre 2017.

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Musicothérapie et atteintes vasculaires : la transe en filigrane

Thomas ZMUDZINSKI, musicothérapeute

Anamnèse du patient

Monsieur D, 68 ans, diplômé d’une Licence d’Anglais, vit en EHPAD depuis 2016 et au sein de l’Unité Protégée (UP) depuis 2018, après avoir passé de nombreuses années en CHS pour prise en soin d’une démence frontale vasculaire et éthylique.

En 2007, il fait une hémorragie cérébrale avec rupture d’anévrisme survenue sur un terrain d’éthylisme chronique qui semble avoir provoqué une dépression avec rupture sociale. Suite à cela, il présente des troubles du comportement type fugues, déambulation, trouble du contrôle des pulsions. Plusieurs hospitalisations s’enchainent car il n’arrive plus à gérer le quotidien.

En 2010, il bénéficie d’une consultation neurologique pour bilan cognitif, mais il n’y a pas d’argument formel en faveur d’une pathologie-dégénérative.

En 2011, il est adressé en CHS par son médecin traitant pour impossibilité de maintien dans un établissement sans unité fermée.

A son arrivée, il est désorienté dans l’espace et le temps et présente une anosognosie. Une prise en soin symptomatique est mise en place, et on observe une amélioration des repères spatio-temporels.

Jusqu’en 2016, il participe à de nombreuses activités psycho-socio-thérapeutiques : musique (guitare et chant, bon niveau), équithérapie, marche, piscine et activités manuelles. Il y est noté un très bon contact avec les autres patients, cependant son image est plutôt négligée, il n’a aucune tenue sociale et n’a pas toujours un comportement adapté, sauf en présence de musique.

En 2016, il arrive en EHPAD sans problème somatique particulier, en revanche il est souvent angoissé et a peur de mourir. L’établissement lui attribue alors une place en sein de leur PASA afin de maintenir une stimulation optimale.

En 2017, il est mis sous neuroleptique retard, pour comportement associable et agression envers d’autres résidents.

En 2018, il est retiré du PASA car ses capacités cognitives ont considérablement diminué. Le traitement de neuroleptique retard est stoppé et remplacé par des anxiolytiques et un thymo-régulateur.

En janvier 2019, il est hospitalisé en médecine gériatrique pour des troubles du comportement avec agressivité, insultes et anxiété majorée, dans un contexte de psychose maniaco dépressive et de stase stercorale majeure. Après une adaptation de son traitement, il est de retour à la résidence et m’est adressé pour un suivi en musicothérapie.

 

Les prises en charge en musicothérapie

Modalités de prises en charge

Mes séances ont lieu dans un bureau installé au PASA à fréquence hebdomadaire pour une durée de 30 minutes.

 

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Ce mois-ci, découvrez le témoignage de la musicothérapeute Céline PELTIER.

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L’espagnole Marta C. Gonzalez, une ancienne danseuse du New-York city ballet, atteinte de la maladie d’Alzheimer, s’est souvenue d’une partie de la chorégraphie à l’écoute du Lac des Cygnes.

Ce reportage largement diffusé depuis début novembre a fait le tour du monde des réseaux sociaux…

La danseuse s’est éteinte peu de temps après ce reportage en 2019.

L’expérience clinique exposée ci-dessous concerne des enfants en rupture ou en difficulté de communication, souvent d’origine étrangère, vivant dans des quartiers dits « difficiles ». La ville a mis en place un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) offrant à ces enfants la possibilité de bénéficier d’un accompagnement parfois quotidien (scolaire, psychologique…) adapté aux besoins propres de chacun.

Les prises en charge en atelier de musicothérapie

Modalités de prises en charge

-2 groupes de 4 et 5 enfants qui sont âgés de 6 à 12 ans

-1 mercredi sur 2

-45 minutes par séance

Les objectifs de travail seront de redessiner l’identité des jeunes enfants dans un cadre collectif et communiquant afin de les aider à acquérir une place dans le groupe (un pont sociétal) tout en tenant compte de leur identité culturelle. Un véritable rôle de réinsertion sociale. Le travail ne se situe pas au niveau de la pathologie mais plutôt du côté de la reconnaissance identitaire et de la confiance relationnelle afin de parer en amont aux divers troubles réactionnels liés à ce défaut de reconnaissance et de confiance en soi et en l’autre.

Cet espace intermédiaire créatif permettra d’avoir accès au même statut que n’importe qui.

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Présentation du cas clinique n° 29

Catherine COQUILLE, musicothérapeute

Mourir vivant. La musique comme ultime présent.

Je vais évoquer, dans ses lignes générales, la prise en charge d’une patiente sur deux mois et demi (une durée inhabituellement longue dans une unité de soins palliatifs), jusqu’à deux semaines avant son décès. J’y ai utilisé plusieurs modalités de travail : compilations musicales sur le principe du montage en U (de 40 à 45 minutes chacune), répertoire de chansons connues, et improvisation instrumentale et vocale.

Anamnèse du patient

Madame Lucie, âgée de 64 ans, atteinte d’un cancer du rectum, est présente dans l’unité depuis déjà deux semaines lorsque je débute cette prise en charge. Elle ne peut plus marcher, mais a conservé toutes ses autres fonctions motrices, et elle est tout à fait cohérente. Elle est très fatiguée, car fort douloureuse et dépendante des traitements antalgiques. L’équipe soignante signale aussi sa douleur morale, car elle est en train de réaliser qu’elle ne retravaillera pas, alors qu’elle venait de monter un projet d’entreprise avec son époux. Elle s’accroche d’ailleurs à ce projet, utilisant toute son énergie, en dehors des visites de sa famille, à travailler depuis sa chambre. Elle a aussi très peur de la mort, et supporte mal sa dépendance.

 

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