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Schoenenburg Sylvie, Dreuil Daniel, Boury Dominique, « Clinique de l’attente anxieuse en gériatrie », Le Journal des psychologues, 2019/9 (n° 371), p. 58-63. DOI : 10.3917/jdp.371.0058. URL : https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2019-9-page-58.htm

Résumé : « En s’appuyant sur l’analyse de cas rencontrés dans leurs pratiques de soins, un groupe de recherche pluriprofessionnel a étudié le phénomène d’attente inconfortable ou anxieuse en gériatrie. Ce travail a permis le repérage de l’impact psychologique des vécus d’attente et la mise en lumière de facteurs susceptibles d’aggraver ou de diminuer le vécu pénible lié à l’attente. Dans la dynamique du « prendre soin », les auteurs ouvrent à des propositions de réponses.
L’attente est une expérience courante de la vie quotidienne, le dictionnaire la définit comme « l’action d’attendre quelqu’un, quelque chose, de compter sur quelqu’un, sur quelque chose » (Larousse). Elle fait référence à un objet virtuellement présent : actuellement absent ou à venir. L’attente représente aussi un temps, une durée, l’écart temporel entre le moment actuel et le moment où quelqu’un ou quelque chose peut ou doit advenir. Cette perspective orientée vers l’avenir fait que l’expérience d’attente est souvent associée à celles de la prévision, de l’espoir, mais aussi de l’incertitude. Et, de fait, les attentes associées à une grande incertitude peuvent former des expériences pénibles.
Dans Le Temps vécu (Minkowski, 1995), Eugène Minkowski (1885-1972) développe une analyse phénoménologique de l’attente. Pour cet auteur, l’attente n’est pas seulement un vécu temporel. C’est aussi un vécu psychologique et physique d’immobilisation et d’« activité suspendue ». Cette opposition entre attente et activité est aussi thématisée par Pierre Janet (1859-1947), pour qui l’attente représente une conduite humaine qui consiste à différer l’action (Janet, 1927-1928).»

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