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R Gil, E-M Arroyo-Anllo. ScienceDirect, NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie. Volume 19, Issue 112, Août 2019, pages 233-240

Résumé :  « Les émotions mobilisent la « puissance d’agir » de l’être humain, interviennent dans les prises de décision, sont des auxiliaires de la mémorisation et des outils de la communication par les mimiques émotionnelles, la prosodie émotionnelle, la gestualité. Les émotions sont aussi des composantes de l’identité de la personne humaine. Les émotions sont « ressenties » de manière désagréable (inquiétude, peur, agressivité) ou agréable (bien-être). Chez la personne atteinte de maladie d’Alzheimer les perturbations émotionnelles peuvent entraîner de la dépression, de l’agressivité, de l’apathie. La famille, les soignants doivent tenir compte de l’expression de leurs propres émotions en présence des personnes malades. Les émotions peuvent aussi favoriser la résurgence de souvenirs, favoriser la communication avec l’entourage, renforcer la conscience de Soi. Ainsi la maladie d’Alzheimer ne peut se résumer en la description de troubles cognitifs et de troubles du comportement d’évolution progressive. Elle peut encore moins se résumer dans les résultats de quelques tests et échelles sans doute nécessaires mais réducteurs. L’évaluation et l’accompagnement doivent aussi tenir compte de la dimension émotionnelle de la personne humaine et de la manière dont la maladie d’Alzheimer altère ou préserve les émotions. L’approche neuropsychologique et l’approche humaniste de la maladie doivent désormais s’associer dans le cadre d’une éthique performative, soucieuse de modifier les pratiques professionnelles en tenant compte de la personne humaine dans sa plénitude.»

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S Arnaud. Revue Médecine et Philosophie

Extrait de l’article : « Cet article propose une caractérisation de la sensibilité et de la conscience émotionnelle des personnes autistes grâce à des précisions terminologiques des concepts d’émotions et de conscience. Il met en évidence le caractère contradictoire qui semble caractériser la sensibilité des personnes autistes : alors que leurs états internes du corps parviennent à la conscience beaucoup plus fréquemment que pour les personnes neurotypiques, leurs émotions sont appréhendées de manière descriptive et non par le biais de ces ressentis corporels, comme c’est pourtant le cas pour les personnes neurotypiques. Chez les personnes autistes, la compréhension émotionnelle semble donc être détachée du ressenti émotionnel, pourtant très présent. La mise en commun des résultats d’études mettant en évidence ces particularités permet de proposer une hypothèse explicative de cette apparente contradiction ; hypothèse selon laquelle pour les personnes autistes, le caractère accablant des ressentis du corps est évité grâce à une stratégie compensatoire d’accès explicite aux émotions, détaché du ressenti émotionnel.»

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