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« Si je chante, c’est pour qu’on me regarde » : Accompagnement du handicap psychique par la musicothérapie au sein d’une MAS

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Hof-Demont, M. Bonnet, S. Cramotte, La pratique du psychologue en Ehpad en période de crise sanitaire : comment maintenir le soin psychique ?, Pratiques Psychologiques, 2022, ISSN 1269-1763,

https://doi.org/10.1016/j.prps.2022.02.001. (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1269176322000050)

Résumé

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont été particulièrement touchés par la pandémie de COVID-19 lors des deux vagues de contamination de 2020. L’ensemble du personnel n’avait aucun appui antérieur et connu pour penser cet état de crise. Le confinement, les règles sanitaires sont venus renforcer la scission entre le monde extérieur et l’intérieur de ces établissements où tous s’activaient, dans un mouvement quasi maniaque, à rejeter les angoisses de mort. C’est dans un espace transitionnel à créer entre dedans et dehors que la pratique du psychologue a trouvé tout son sens en tentant de maintenir un lien fragile avec le familier. À partir d’une situation clinique illustrant l’évolution du lien entre une résidente âgée en Ehpad, madame O. et sa fille, cet article s’emploie à montrer que cette épreuve inédite a forcé le psychologue, non seulement à réorienter son cadre d’intervention, mais à flirter un peu plus avec les contours et les limites de celui-ci. Cette crise nous a apporté non seulement la preuve irréfutable de notre vulnérabilité, mais elle nous a aussi permis d’exploiter un panel de ressources nouvelles dans nos pratiques.

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Cas clinique provenant du mémoire réalisé à l’issue de la formation à l’AMB de Dijon dans le cadre de l’obtention du certificat de formation à la musicothérapie « La musicothérapie au service de personnes déficientes intellectuelles. Un outil pour l’affirmation de soi à travers l’imitation ».

Stage de professionnalisation effectué au sein de L’Arche, rue de Sacy à Reims, d’avril à octobre 2017.

Anamnèse du patient

  1. a intégré la structure de l’Arche en 2010. D’abord en tant qu’externe, puis elle est devenue interne.

L., âgée de 27 ans, est atteinte de troubles autistiques mais elle est capable d’être en lien avec les autres.

Elle a grandi dans un environnement très protecteur, avec plusieurs frères et sœurs et des parents très présents. Le contact familial est maintenu puisque L. rejoint sa famille régulièrement le temps d’un week-end et une partie des vacances scolaires.

Elle n’a que peu accès au langage verbal.  L. produit de nombreuses stéréotypies verbales telles que « Maman » ainsi que des stéréotypies gestuelles : pouce dans la bouche, pointer l’horloge du doigt, pointer du doigt son oreille, des mouvements circulaires de doigts.

L. manifeste justement un grand intérêt pour la musique et principalement les vidéos musicales. Sur sa tablette, avec ses oreillettes, elle choisit ses comptines d’une grande variété de styles et de langues : polonais, russe… Cet outil est manipulé aisément. Elle y passe beaucoup de temps. Elle est presque dans un état hypnotique à ces moments-là.

Compte tenu de cet intérêt pour la musique, les séances de musicothérapie semblent justifiées et auront pour objectif d’aider L. à sortir de cet isolement, à s’ouvrir et à communiquer davantage avec ses pairs.

 

 

Les prises en charge en musicothérapie

Modalités de prises en charge

Avec Liesbeth, la responsable de foyer, il est décidé que L. profitera de séances individuelles de musicothérapie, à raison d’une fois par semaine, pendant une durée de 30 à 45 minutes chacune, d’avril à octobre 2017.

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Présentation du cas clinique n°28

Grégory OGIER, musicothérapeute

Une odyssée totale dans le non-verbale…ou presque

Anamnèse du patient

Je rencontre Mme E. dans le cadre de mon intervention au sein d’une Unité de Vie Protégée d’un EHPAD situé entre Lyon et Mâcon. Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer de personnes venant voir Mme E. que ce soient sa famille ou ses amis. Les informations suivantes ont été obtenues en échangeant avec les professionnels soignants. J’ai pu consulter son dossier administratif mais peu d’éléments sur son parcours antérieur étaient mentionnés.

Mme E. a 86 ans. Elle est née à Lyon. Son dossier mentionne qu’elle a un GIR 1. Elle est arrivée il y a 5 ans au sein de l’unité de vie protégée de l’EHPAD.

Concernant les éléments de vie, Mme E. a été institutrice durant sa carrière professionnelle. Elle a été mariée mais son conjoint est décédé depuis plusieurs années. Elle a 2 filles et plusieurs petits-enfants. Ses filles viennent la voir tous les week-ends.

Au niveau comportemental, elle ne parle plus mais elle a un regard très expressif. Elle regarde dans les yeux lors des interactions avec les différents professionnels de l’établissement.

Elle peut marcher mais uniquement en étant soutenue par une ou deux soignantes. Elle ne bouge plus son bras gauche et a une motricité assez réduite de son bras droit qui lui permet de prendre son repas « seule ». Elle passe donc la majorité de son temps en position assise, ne se déplace que très ponctuellement dans la journée et toujours avec l’aide d’un ou deux soignants.

Les professionnels ont tout de suite pensé à Mme E. pour une prise en charge en musicothérapie car ils ont relevé une grande sensibilité à l’environnement sonore, particulièrement à la musique.

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