
En décembre 2024, L’Union Française pour la Musicothérapie est née d’un accord de partenariat historique entre les trois associations représentatives de la musicothérapie en France:
la Société Française de Musicothérapie (SFM),
la Fédération Française des Musicothérapeutes (FFM),
et l’Association Française de Musicothérapie (AFM).
« Cette union vise à renforcer la coordination, la lisibilité et l’impact des actions menées au nom de la profession, dans un esprit de coopération et de complémentarité.
L’UFM se donne pour mission de :
– promouvoir une musicothérapie fondée sur des bases scientifiques, cliniques et éthiques,
– soutenir la structuration et la reconnaissance du métier de musicothérapeute,
– représenter la profession auprès des pouvoirs publics, des institutions et du grand public,
– organiser des journées d’étude, publications et actions communes. »
En mobilisant ensemble leurs compétences et missions complémentaires, les trois associations portent une voix forte, unifiée et légitime au service du développement et de la reconnaissance de la musicothérapie en France.
Dans le cadre de ses missions, l’Union Française pour la Musicothérapie organise sa première journée d’étude nationale le vendredi 13 février 2026, à Dijon sur le site de l’Université Bourgogne Europe.
Consacrée à l’évaluation en musicothérapie, elle réunira chercheurs, cliniciens et acteurs institutionnels autour d’un enjeu central : démontrer la pertinence, l’efficacité et la rigueur de cette pratique de soin.
L’évènement vise à :
– mettre en perspective les apports de la recherche (neurosciences, psychologie, clinique) ;
– présenter les outils français et internationaux d’évaluation ;
– clarifier les critères professionnels permettant de définir la musicothérapie d’aujourd’hui;
– renforcer la crédibilité de la discipline auprès des prescripteurs et décideurs de santé.
Avec un programme structuré en symposiums et tables rondes, cette journée constitue un moment clé pour la reconnaissance et la structuration du métier.
ARGUMENTAIRE DE LA PREMIERE JOURNEE D’ETUDE
Bien au-delà de la seule musicothérapie, l’évaluation d’une pratique permet de s’assurer de sa
pertinence au regard des objectifs poursuivis, offrant ainsi la garantie de l’efficacité d’un processus et la
perspective de son amélioration continue.
La question de l’évaluation en musicothérapie se pose de longue date et a commencé à se formaliser
de façon rigoureuse dans les années 70 à travers notamment les travaux de Jacqueline Verdeau-Paillès
et de son bilan psychomusical. En parallèle, les recherches en psychologie ont également contribué à
nourrir l’évaluation en musicothérapie. L’apport des neurosciences, à partir des années 90, a constitué,
elle aussi, une étape clé dans la compréhension des effets de la musique sur le cerveau humain et à ce
titre également, une autre perspective possible de l’évaluation en musicothérapie.
Plusieurs questions s’imposent donc dans cette démarche : qu’évalue-t-on aujourd’hui en
musicothérapie ? Avec quels outils ? Quand et comment évaluer ? Comment articuler les intérêts et
enjeux de l’évaluation pour le musicothérapeute, pour le patient, pour les prescripteurs ?
Les recherches neuroscientifiques ont permis de mettre en évidence les effets de la musique et de ses
éléments constitutifs sur le cerveau humain. Elles constituent ainsi aujourd’hui un précieux outil de
travail pour le musicothérapeute, qui utilise de façon intentionnelle et judicieuse cette connaissance
dans le cadre d’un processus thérapeutique adapté à la problématique de son patient. Mais peut-on
dire aujourd’hui que la musique seule soigne ? Qu’en est-il du rôle du musicothérapeute ?
Dans le processus musicothérapeutique, la musique ou ses éléments constitutifs ne constituent pas une
fin mais un moyen. Il s’agit d’un médium, autour duquel s’articule la relation thérapeutique entre un
patient et un musicothérapeute, dont la double compétence de musicien ET de thérapeute est
nécessaire pour garantir la qualité de l’alliance et du processus thérapeutique.
Au delà de l’évaluation des effets de la musique, est-il possible d’évaluer l’alliance thérapeutique ?
Evaluer la qualité de l’alliance thérapeutique ne permettrait-il pas également de nourrir la posture du
thérapeute et de garantir la pertinence du médium ?
Dans ce nécessaire et passionnant processus d’évaluation de la pratique, il importe également de
distinguer l’évaluation en recherche et l’évaluation en pratique clinique. Les deux ont aujourd’hui des
difficultés à se rencontrer. Pourtant, il existe bel et bien un pont entre elles : la pratique clinique peut
et doit se nourrir des résultats de la recherche et inversement la recherche peut aussi naître de la
pratique clinique. Pour autant, le temps et les enjeux de la recherche n’étant pas ceux de la pratique
clinique, l’évaluation qui en découle doit aussi pouvoir être adaptée.
Quels sont les fondements d’un accord possible dans ce contexte ? La clé ne serait-elle pas que le patient
reste au cœur du sujet ? Comment en outre optimiser une démarche d’évaluation élaborée en
recherche afin de la rendre utilisable en pratique clinique, en tenant compte des contraintes
institutionnelles ? Et dans le même temps, comment élaborer une évaluation en pratique clinique
suffisamment qualitative pour nourrir la recherche ?
L’évaluation en musicothérapie doit avant tout servir le patient. Elle permet d’objectiver son évolution
dans le processus de soin et de réajuster son parcours, si nécessaire, dans la perspective d’une meilleure
qualité de vie. Toutefois, les enjeux de l’évaluation en musicothérapie dépassent aujourd’hui cette seule
dimension. Elle s’inscrit en effet aussi dans un contexte politique et économique, qui impose un retour
sur investissement, y compris en termes de santé publique. Et, parce que la pratique de la
musicothérapie n’est aujourd’hui pas réglementée, son évaluation constitue un pilier incontournable
dans cette quête de reconnaissance. Différents courants ont, au fil des années, enrichi et diversifié la
pratique de la musicothérapie au point d’en faire évoluer la définition. L’évaluation en musicothérapie
peut-elle nous conduire à une nouvelle définition de la musicothérapie et de la profession de
musicothérapeute ?
S’inscrire à la journée d’étude
Programme et présentation :

