HANDICAP ET POLYHANDICAP

Yohann Gaillard. La communication non verbale, un dialogue de sourds ? La communication non verbale au cœur de la pratique psychomotrice auprès de jeunes sourds ayant des troubles associés. Psychologie. 2019. ⟨dumas-02178172⟩

Résumé : « Ce mémoire présente quelques particularités inhérentes de troubles rencontrés au sein d’un Centre d’éducation spécialisée pour déficients auditifs : surdité, Trouble du Spectre de l’Autisme et déficience intellectuelle. Les particularités sensorielles, cognitives, relationnelles impactent la communication des adolescents rencontrés. Le psychomotricien s’intéresse à l’utilisation d’outils de communication tels que la Langue des Signes Française, l’écrit, la Langue française Parlé Complété, les pictogrammes ou encore les cahiers de communications dont l’emploi serais soutenu par la mise en place d’une communication non verbale, moyen de communication commun à tous. Parmi les canaux d’émissions de messages corporels, on retient le toucher, le regard, la gestuelle, la posture, la distance relationnelle, les mimiques ou encore l’imitation afin de soutenir la mise en place d’une communication.»

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Léa Fraisse. Échanger sans parler : quelle place tient la communication non-verbale au sein de la relation entre un enfant ayant un Trouble du Spectre Autistique et un(e) psychomotricien(ne) ?. Psychologie. 2019. ⟨dumas-02178147⟩

Résumé : « Ce mémoire tente de mettre en évidence la place et l’importance de la communication non-verbale au sein de la relation entre un enfant TSA et un psychomotricien. C’est en passant par le développement de la communication non-verbale chez l’enfant, ainsi que par un point théorique sur l’autisme, et en évoquant l’impact des particularités sensorielles sur le fonctionnement d’un sujet TSA que l’argumentation est emmenée vers la psychomotricité. En effet, il est important de préciser que la communication non-verbale est présente et utile dans l’accompagnement en psychomotricité, mais également que la psychomotricité peut jouer un rôle dans le développement et l’amélioration de l’utilisation de la communication non-verbale chez un sujet TSA. Les situations au cours desquelles la communication non-verbale est utilisée dans la relation en psychomotricité, et les médiateurs et médiations ” non-verbaux ” par lesquels le psychomotricien peut passer pour développer les échanges durant l’accompagnement d’un sujet TSA sont évoqués dans ce mémoire. Deux études de cas sont présentées pour illustrer l’argumentaire théorique.»

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Poncelet Jean-Jacques, « Les processus de symbolisation mis en jeu dans un groupe d’enfants autistes », dans : Hervé Chapellière éd., Groupes et symbolisations. Toulouse, ERES, « Groupes thérapeutiques », 2019, p. 111-122. DOI : 10.3917/eres.chape.2019.02.0111. URL : https://www.cairn.info/groupes-et-symbolisations–9782749263953-page-111.htm

Résumé : « La pratique des groupes psychothérapeutiques avec des enfants présentant des troubles autistiques, à des degrés plus ou moins sévères, nous confronte aux questions que pose tout travail psychique avec des cliniques « limites » et aux « limites » de la capacité de symbolisation et de rencontre avec les niveaux les plus archaïques de l’aube de la vie psychique. C’est avec ces enfants aux « pathologies de l’extrême », pour reprendre la formulation de R. Roussillon, suivis dans un hôpital de jour, que nous allons tenter de décrire, de comprendre, de partager leurs façons de construire leurs liens aux autres et au monde. La plupart d’entre eux n’ont guère de mots pour exprimer leur souffrance, leurs ressentis et leurs angoisses. Cependant, et quel que soit le degré de leurs défenses autistiques, nous avons toujours perçu dans nos dispositifs groupaux, au fond de chacun d’entre eux, une recherche bel et bien réelle, et émouvante, de tenter à travers leurs agirs, leurs mouvements, leurs postures corporelles et leurs manifestations sensorielles, de communiquer du sens. Encore faut-il apprendre à les décoder pour qu’ils adviennent aux « sens ».
Les recherches de ces dernières décennies dans le domaine de l’autisme ont permis de cerner de façon plus précise les raisons des échecs profonds de la capacité d’intersubjectivité des enfants autistes, qui, au sens large, est à entendre comme la possibilité d’établir un lien entre le dedans et le dehors. Comme le rappelle B. Golse (2011), ce sont les récents travaux sur le développement précoce du bébé qui ont réactualisé, notamment par l’observation directe, les questions de la construction du moi corporel et de ses liens avec la sensorialité… »

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Aurélie Roser de Smet. L’intensité : paramètre acoustique en pathologies de la communication. Médecine humaine et pathologie. 2014.

Résumé : « L’intensité, l’un des 3 paramètres acoustiques de la voix avec le timbre et la hauteur, joue un rôle primordial dans l’intention de communication. Ses nombreux facteurs de variabilité sont à la fois d’ordre linguistique, telles la prosodie et l’accentuation, et d’ordre individuel, liés à des caractéristiques physiologiques, à la personnalité, ou encore aux situations de communication dans lesquelles la voix est utilisée. Parmi les prises en charges orthophoniques, l’intensité est perturbée dans les pathologies vocales qu’elles soient d’origine organique, fonctionnelle ou psychogène ainsi que dans le bégaiement. Dans ce mémoire, nous souhaitons étudier l’influence de l’intensité sur la perception des émotions. Nous utilisons un matériel auditivo-verbal constitué d’une même phrase exprimée selon huit émotions différentes et quatre niveaux d’intensité en plus du niveau d’intensité original. Notre protocole de recherche consiste à faire écouter ces extraits audio dans un ordre aléatoire à une population composée de trois groupes d’individus, un groupe de référence dit « expert » composé de comédiens et/ou chanteurs, un groupe « témoin », et un groupe de recherche composé de dysphoniques et de bègues. L’analyse des résultats a permis de mettre en évidence l’influence plus grande de l’intensité dans la reconnaissance des émotions chez les personnes bègues et chez les personnes dysphoniques non chanteurs / non comédiens que chez les comédiens et/ou chanteurs, qu’ils soient dysphoniques ou pas. L’adéquation du niveau d’intensité de l’extrait écouté avec le niveau d’intensité généralement associé à l’émotion considérée va faciliter leur prise de décision. Au contraire, un niveau d’intensité de l’extrait inadéquat avec l’émotion exprimée va entraîner plus de confusions et de fausses reconnaissances. En orthophonie, le travail des émotions avec les patients dysphoniques et bègues est donc primordial à la fois en expression pour élargir leur gamme d’expressions émotionnelles restreinte par la pathologie et en perception afin de savoir utiliser tous les indices émotionnels sans se focaliser sur l’intensité. »

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Marie Chavanis. L’association sémantique chez l’enfant avec un trouble envahissant du développement. Médecine humaine et pathologie. 2014. 122 pages, 52 références bibliographiques Mémoire d’orthophonie – UNS / Faculté de Médecine

Résumé : « Certaines études supposent que l’enfant avec un trouble envahissant du développement est victime d’une rupture entre le signe et le référent, ainsi que de troubles de la mémoire sémantique. Nous nous sommes donc intéressés à leurs procédés sémantiques et nous avons élaboré un test permettant de les évaluer. Pour aborder cette analyse, nous avons choisi une population de dix enfants avec un trouble envahissant du développement entre 7 ans et 12 ans appariée à une population de dix enfants témoins. Notre test est basé sur une épreuve de définition de mots et une épreuve d’associations sémantiques. Grâce à lui, nous avons pu recueillir les stratégies d’associations entre les deux populations. Nous avons ensuite comparé les résultats à partir d’une analyse statistique et d’un tableau de cotation regroupant plusieurs catégories de stratégies d’associations (les événements, les définitions fonctionnelles, les définitions visuelles, la catégorisation, les sensations ou sentiments et les éléments paralangagiers). Ainsi, il fût possible de confronter quantitativement et qualitativement les différentes stratégies des deux populations. Nous avons ensuite pu mettre en exergue les stratégies similaires et différentes, mais aussi mettre en évidence des particularités dans le langage de l’enfant TED. La comparaison des résultats indique que les stratégies associatives sont sensiblement les mêmes entre les deux populations. Cependant, les enfants avec un trouble envahissant du développement auront tendance à faire beaucoup plus d’interprétations personnelles avec un manque de décentration lors des associations sémantiques, celles-ci restent donc imprévisibles car très personnelles. Ce test, montre également que l’enfant avec un trouble envahissant du développement n’associe pas un mot à un référent connu de tous, il y aurait donc une rupture du signe. Les résultats trouvés nous permettent d’envisager un défaut d’abstraction et de catégorisation chez l’enfant TED, ainsi qu’un défaut de pragmatique. »

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REVUE MÉDECINE ET PHILOSOPHIE – Bruno Gepner, Psychiatre spécialisé dans les TSA vie-entière, chercheur associé au CNRS (institut de neuro-physiopathologie, UMR 7051), Chargé d’enseignement à Aix-Marseille Université, président de la Fédération autisme vie entière (FAVIE), musicien,

Résumé : Cet article est un ensemble de brèves réflexions sur certains aspects des troubles du spectre de l’autisme. Nous aborderons notamment l’augmentation de leur prévalence, la souffrance des personnes autistes, mais aussi les bénéfices thérapeutiques de la lenteur, de la musicothérapie et des groupes de parole et de communication, la Communication Facilitée, et enfin la place des autistes dans la société et la construction de notre monde contemporain. »

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C Routier, A D’Arripe, I Fourny et G Aiguier, dans Vie Sociale 2019/1-2 (n°25-26), pages 303 à 318

Extrait de l’article : « Ce projet naît dans le contexte contemporain de la participation des personnes handicapées comme droit fondamental, défi et exigence : créer un cours universitaire à partir de l’expérience et du savoir d’auto-représentants avec handicap mental. Ce cours a été conçu puis délivré avec et par des duos d’intervenants comprenant des porteurs d’une déficience intellectuelle. Une formation de formateurs a été réalisée lors des douze mois précédant les 18 heures de cours qui ont ensuite été délivrées. Chacun des duos a ainsi participé à la définition des objectifs et scénarios pédagogiques, a animé son cours, évalué les étudiants puis évalué la formation elle-même. Nous présentons les détails de la formation, puis brièvement ses retours d’expérience et la mise en place d’un certificat universitaire dans le prolongement du projet.»

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Sarah Larroche. Les professionnels de la voix hors enseignants et artistes : état des lieux sur la prévention des troubles vocaux et élaboration d’un programme de guidance. Médecine humaine et pathologie. 2016.

Introduction du mémoire : « « La voix ne trompe point, même si les paroles trompent » Suarès, A. Remarques (1919)

A travers cette citation, nous comprenons que la voix est le reflet de notre âme. Elle traduit nos émotions et notre personnalité. C’est donc un élément sur lequel nous pouvons nous appuyer pour décider, ou non, d’accorder notre confiance à une personne. Aussi, la voix est un outil de communication précieux que nous utilisons quotidiennement. Elle est le principal instrument de travail des « professionnels de la voix », notion qui recouvre une multitude de professions nécessitant une utilisation importante de la voix, en termes de durée ou d’intensité. L’adoption d’habitudes néfastes par ces professionnels peut les faire entrer dans un comportement de forçage vocal pouvant aboutir à l’apparition de troubles vocaux. La survenue de pathologies vocales constitue un grave handicap pour ces professionnels qui, par ailleurs, ont tendance à ne pas consulter de spécialiste car ils minimisent les conséquences de ces troubles. Le seul moyen d’éviter de développer des troubles vocaux est de disposer des bons outils pour s’approprier sa voix et la maîtriser. Pour cela, une prévention doit être dispensée, constituée d’informations et de conseils. Cependant, il s’avère que la prévention n’est entrée que récemment dans le champ de compétences de l’orthophoniste. En effet, elle est apparue dans le décret N° 2002-721 du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’orthophoniste. Si elle existe pour les chanteurs, les comédiens et les enseignants, ce n’est pas le cas des autres professions. C’est pour cela que nous avons décidé de nous intéresser au cas des animateurs, avocats, commerciaux, entraîneurs sportifs, guides, hommes politiques, interprètes, journalistes, professionnels du bâtiment et psychologues.

Dans une première partie, théorique, nous ferons un rappel sur les éléments nécessaires au rendement vocal. Ensuite, nous nous intéresserons aux mécanismes de la dysphonie dysfonctionnelle chez les professionnels de la voix. Par ailleurs, nous nous focaliserons sur les spécificités des professions étudiées et sur la prévention effectuée. Enfin, nous nous intéresserons aux pistes de rééducation que nous pouvons appliquer à un programme de guidance et nous terminerons par une découverte des méthodes de coaching vocal, pouvant être intégrées à un programme de sensibilisation.

Dans une seconde partie, expérimentale, nous présenterons notre problématique et nos hypothèses, ainsi que notre méthodologie. Par la suite, après avoir fait un état des lieux sur la prévention effectuée dans les centres de formation et après avoir effectué une comparaison entre les différentes catégories et au sein d’une même catégorie, nous présenterons nos résultats et discuterons de ceux-ci. Nous poursuivrons par l’élaboration d’un programme de sensibilisation destiné aux professionnels de la voix.

Enfin, nous discuterons de ce travail de manière générale : nous tenterons d’en évaluer les limites pour mettre en exergue les points importants à souligner et les éléments qui restent à développer, et nous nous intéresserons aux apports personnels d’un tel travail..»

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S Arnaud. Revue Médecine et Philosophie

Extrait de l’article : « Cet article propose une caractérisation de la sensibilité et de la conscience émotionnelle des personnes autistes grâce à des précisions terminologiques des concepts d’émotions et de conscience. Il met en évidence le caractère contradictoire qui semble caractériser la sensibilité des personnes autistes : alors que leurs états internes du corps parviennent à la conscience beaucoup plus fréquemment que pour les personnes neurotypiques, leurs émotions sont appréhendées de manière descriptive et non par le biais de ces ressentis corporels, comme c’est pourtant le cas pour les personnes neurotypiques. Chez les personnes autistes, la compréhension émotionnelle semble donc être détachée du ressenti émotionnel, pourtant très présent. La mise en commun des résultats d’études mettant en évidence ces particularités permet de proposer une hypothèse explicative de cette apparente contradiction ; hypothèse selon laquelle pour les personnes autistes, le caractère accablant des ressentis du corps est évité grâce à une stratégie compensatoire d’accès explicite aux émotions, détaché du ressenti émotionnel.»

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B Michallet, J Taylor, C Dumont, J Mac Intyre, M Couture. Journal « Revue de psychoéducation, volume 48, Issue1, 2019, p.117-146.

Extrait de l’article : « Ces dernières années, de nombreux chercheurs se sont intéressés aux meilleures pratiques d’intervention pour améliorer la participation sociale des enfants autistes. Les interventions auprès des adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) visant l’amélioration des relations interpersonnelles et de la communication restent toutefois peu documentées. Cette recherche a pour objectif : 1) d’identifier les interventions visant à améliorer la communication et les relations interpersonnelles des personnes de 16 à 40 ans présentant un TSA; 2) de documenter les caractéristiques et l’efficacité de ces interventions. Une recension systématique des écrits a été réalisée. Les interventions proposées dans les écrits recensés se divisent en trois catégories : les interventions de groupe, les interventions informatisées et les interventions selon une approche écosystémique. La majorité des programmes vise l’intégration sociale par diverses stratégies telles que l’amélioration des capacités de résolution de problèmes, la reconnaissance des émotions, la compréhension d’inférences, etc. Quoique prometteurs, ces programmes rencontrent des problèmes de transfert, de maintien et de généralisation des apprentissages. De plus, on ne peut conclure, avec un niveau de preuve suffisant, quant à l’efficacité des interventions recensées. La discussion porte sur l’applicabilité et l’efficacité des programmes, ainsi que sur le rôle des intervenants auprès des adultes présentant un TSA. Des recherches futures devront porter sur la conception, la mise en oeuvre et l’évaluation de tels programmes.»

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