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Camille Kartheuser, mémoire de master en sciences psychologiques, 2017-2018. Université de Liège.

Introduction du mémoire : « A l’heure actuelle, on observe un vieillissement de la population mondiale notamment dû à l’amélioration des conditions de vie et des soins de santé, ce qui permet aux individus de vivre plus longtemps et en meilleure santé. En revanche, cet allongement de l’espérance de vie conduit également à une augmentation de la probabilité de développer une démence (World Health Organization, 2012). En effet, le risque d’être atteint d’une démence augmente significativement avec l’âge. Selon l’Alzheimer’s Disease International (2015), 46,8 millions de personnes étaient atteintes de démence en 2015 et ce nombre atteindra les 131,5 millions en 2050. Ce qui signifie que le nombre de cas de démence va presque doubler tous les 20 ans. En Europe, la prévalence est estimée à 4,7% au-delà de 60 ans et atteint environ 30% à l’âge de 85 ans (Alzheimer’s Disease International, 2015). Nous sommes donc face à un problème sociétal majeur. Dès lors, il est nécessaire de compter sur l’aide fournie par les proches de ces personnes dépendantes, ceux-ci sont des acteurs centraux de notre société actuelle. La prise en charge du proche est un chemin de vie pour l’aidant, pour certains ce chemin est de l’ordre de l’engagement personnel tandis que pour d’autres, il est la continuité d’un parcours de vie. Toutefois, l’aide fournie quotidiennement au proche n’est pas toujours une tâche aisée et peut engendrer diverses répercussions sur la vie de l’aidant. La littérature s’est principalement focalisée sur le sentiment de charge tandis que les facteurs émotionnels ont reçu moins d’attention. Pourtant, Dupuis (2002) soutient que l’une des expériences les plus douloureuses pour l’aidant est de faire face aux différentes pertes engendrées par la progression de la maladie, et notamment sa perte psychologique (ou notion de « perte ambiguë » décrit par Boss (1999)). L’objectif de ce travail est donc de mieux comprendre ces composantes émotionnelles du vécu des aidants proches afin de les aider et les soutenir au mieux. Dès lors, nous analyserons l’évolution du sentiment de perte ambiguë et du pré-deuil au cours de la progression de la maladie du proche, leurs facteurs prédicteurs ainsi que leurs conséquences sur le sentiment de charge.»

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