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R Gil, E-M Arroyo-Anllo. ScienceDirect, NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie. Volume 19, Issue 112, Août 2019, pages 233-240
Résumé : « Les émotions mobilisent la « puissance d’agir » de l’être humain, interviennent dans les prises de décision, sont des auxiliaires de la mémorisation et des outils de la communication par les mimiques émotionnelles, la prosodie émotionnelle, la gestualité. Les émotions sont aussi des composantes de l’identité de la personne humaine. Les émotions sont « ressenties » de manière désagréable (inquiétude, peur, agressivité) ou agréable (bien-être). Chez la personne atteinte de maladie d’Alzheimer les perturbations émotionnelles peuvent entraîner de la dépression, de l’agressivité, de l’apathie. La famille, les soignants doivent tenir compte de l’expression de leurs propres émotions en présence des personnes malades. Les émotions peuvent aussi favoriser la résurgence de souvenirs, favoriser la communication avec l’entourage, renforcer la conscience de Soi. Ainsi la maladie d’Alzheimer ne peut se résumer en la description de troubles cognitifs et de troubles du comportement d’évolution progressive. Elle peut encore moins se résumer dans les résultats de quelques tests et échelles sans doute nécessaires mais réducteurs. L’évaluation et l’accompagnement doivent aussi tenir compte de la dimension émotionnelle de la personne humaine et de la manière dont la maladie d’Alzheimer altère ou préserve les émotions. L’approche neuropsychologique et l’approche humaniste de la maladie doivent désormais s’associer dans le cadre d’une éthique performative, soucieuse de modifier les pratiques professionnelles en tenant compte de la personne humaine dans sa plénitude.»
Avant de pouvoir participer au colloque SFM proposé le 14 novembre prochain, vous pouvez découvrir sans tarder l’ouvrage de Patrick Berthelon. Pour vous le procurer, cliquez ici
“Patrick Berthelon est musicien, musicothérapeute et psychothérapeute.
Après une carrière musicale, il se consacre à la musicothérapie et à l’aide aux personnes en souffrance. Il exerce en psychiatrie auprès d’un large public et créé en 2006, en collaboration avec le Docteur Joël Lereuil, l’Atelier de Musicothérapie de Bourgogne.
Président de la Fédération Française de Musicothérapie, il dirige en 2010 la réalisation de la fiche métier, après avoir insufflé l’élaboration du référentiel métier et compétence de musicothérapeute. Il créé en 2012 la Société Française de Musicothérapie (SFM).
15 années d’expérience en gériatrie conduiront à l’aboutissement d’un long travail de recherche qui résume son investissement et son opiniâtreté, à mettre en place une action musicothérapeutique auprès de personnes âgées et tout particulièrement de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer et apparentées.
Il nous présente ici un modèle d’intervention dans lequel tout est clairement exprimé, détaillé et parfaitement cohérent. Avec juste raison il inclut dans le projet tous les acteurs : résidents, soignants et famille et ce, avec l’aide de la musicothérapie.
Pour Patrick Berthelon, l’Humain est un être sonore, qui a en lui une fonctionnalité physio et psychosonore innée qui s’appuie de façon conséquente sur ces éléments : le son, la mélodie, le rythme, l’harmonie, le silence, qui sont constitutifs de la musique et lui permettent de communiquer et de sublimer son être. Ces mêmes éléments, quand ils sont utilisés comme média thérapeutique, ont une capacité très importante de pouvoir contourner les déficits provoqués par la pathologie. Ils sont une chance et une ressource essentielle pour atteindre les méandres de l’âme et veiller au maintien de la dignité d’être.
La musique de façon générale, colore l’histoire de vie et dessine ce que l’auteur appelle, le calendrier autobiographique sonore et musical.
Ainsi, ce modèle permet de retrouver les traces de l’identité et la légitimité d’être, de redonner un sens à la vie, en restaurant une continuité de l’histoire des résidents.”
Victoria Fournier. De la mémoire, en corps. La mémoire dans la maladie d’Alzheimer : les perspectives psychomotrices. Psychologie. 2019. ⟨dumas-02178136⟩
Résumé : « Il existe différentes mémoires et que toutes ne sont pas concernées, au même degré, par l’avancée de la maladie d’Alzheimer. Les souvenirs ne s’effacent pas, cependant, l’encodage, le stockage et la restitution de ces souvenirs deviennent de plus en plus difficiles en raison de la destruction neuronale. La personne possède des voies d’accès aux souvenirs qui sont émotionnelles, sensorielles, motrices, c’est-à-dire celles qui a trait à la mémoire corporelle. Cette mémoire du corps est présente dès la prime enfance et est conservée dans l’avancée de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, c’est par des médiations sensorielles, motrices que la psychomotricité va permettre à la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer de retrouver des sensations connues et contenantes pour elle, et ce malgré l’évolution de la perte mnésique. Outre le fait de permettre la récupération de souvenirs anciens, la psychomotricité doit intervenir concernant les conséquences de cette fragilisation mnésique. En effet, dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les troubles mnésiques ébranlent la construction identitaire, le schéma corporel, les repères spatio-temporels et le sentiment de continuité et de sécurité du monde environnant. »
Christophe Pecqueur. Émerger à l’altérité : vers une approche anthropologique de la condition juvénile : l’exemple des pratiques festives et des usages de substances psychoactives. Sociologie. Université Rennes 2, 2019. Français. ⟨NNT : 2019REN20006⟩. ⟨tel-02064619⟩
Résumé de la thèse : « Cette recherche s’articule autour d’un double questionnement sur les phénomènes sociaux d’adolescence et de jeunesse. D’abord, une réflexion critique sur l’usage des notions d’adolescence et de jeunesse par la sociologie nous conduit à développer, en nous appuyant notamment sur les apports d’autres disciplines comme la psychanalyse, une approche anthropologique de la condition juvénile. Celle-ci est alors définie à l’articulation du processus général d’émergence au principe d’altérité, qui marque anthropologiquement la sortie de l’enfance, et des conditions sociales d’exercice de ce processus. De là, nous rendons compte de la singularité de l’expérience contemporaine de la juvénilité à travers l’exemple des pratiques festives et des usages de substances psychoactives. L’univers social des pratiques festives juvéniles, notamment marqué par la mise en scène de l’excès, apparaît alors comme un espace majeur de socialisation des jeunes générations. S’il peut avoir une fonction pour symboliser la coupure avec le monde de l’enfance qui accompagne l’entrée dans l’adolescence, il n’est pas ou peu opérant dans le processus d’agrégation au monde adulte.»
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