CHAMPS THÉRAPEUTIQUES

C Routier, A D’Arripe, I Fourny et G Aiguier, dans Vie Sociale 2019/1-2 (n°25-26), pages 303 à 318

Extrait de l’article : « Ce projet naît dans le contexte contemporain de la participation des personnes handicapées comme droit fondamental, défi et exigence : créer un cours universitaire à partir de l’expérience et du savoir d’auto-représentants avec handicap mental. Ce cours a été conçu puis délivré avec et par des duos d’intervenants comprenant des porteurs d’une déficience intellectuelle. Une formation de formateurs a été réalisée lors des douze mois précédant les 18 heures de cours qui ont ensuite été délivrées. Chacun des duos a ainsi participé à la définition des objectifs et scénarios pédagogiques, a animé son cours, évalué les étudiants puis évalué la formation elle-même. Nous présentons les détails de la formation, puis brièvement ses retours d’expérience et la mise en place d’un certificat universitaire dans le prolongement du projet.»

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Sarah Larroche. Les professionnels de la voix hors enseignants et artistes : état des lieux sur la prévention des troubles vocaux et élaboration d’un programme de guidance. Médecine humaine et pathologie. 2016.

Introduction du mémoire : « « La voix ne trompe point, même si les paroles trompent » Suarès, A. Remarques (1919)

A travers cette citation, nous comprenons que la voix est le reflet de notre âme. Elle traduit nos émotions et notre personnalité. C’est donc un élément sur lequel nous pouvons nous appuyer pour décider, ou non, d’accorder notre confiance à une personne. Aussi, la voix est un outil de communication précieux que nous utilisons quotidiennement. Elle est le principal instrument de travail des « professionnels de la voix », notion qui recouvre une multitude de professions nécessitant une utilisation importante de la voix, en termes de durée ou d’intensité. L’adoption d’habitudes néfastes par ces professionnels peut les faire entrer dans un comportement de forçage vocal pouvant aboutir à l’apparition de troubles vocaux. La survenue de pathologies vocales constitue un grave handicap pour ces professionnels qui, par ailleurs, ont tendance à ne pas consulter de spécialiste car ils minimisent les conséquences de ces troubles. Le seul moyen d’éviter de développer des troubles vocaux est de disposer des bons outils pour s’approprier sa voix et la maîtriser. Pour cela, une prévention doit être dispensée, constituée d’informations et de conseils. Cependant, il s’avère que la prévention n’est entrée que récemment dans le champ de compétences de l’orthophoniste. En effet, elle est apparue dans le décret N° 2002-721 du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’orthophoniste. Si elle existe pour les chanteurs, les comédiens et les enseignants, ce n’est pas le cas des autres professions. C’est pour cela que nous avons décidé de nous intéresser au cas des animateurs, avocats, commerciaux, entraîneurs sportifs, guides, hommes politiques, interprètes, journalistes, professionnels du bâtiment et psychologues.

Dans une première partie, théorique, nous ferons un rappel sur les éléments nécessaires au rendement vocal. Ensuite, nous nous intéresserons aux mécanismes de la dysphonie dysfonctionnelle chez les professionnels de la voix. Par ailleurs, nous nous focaliserons sur les spécificités des professions étudiées et sur la prévention effectuée. Enfin, nous nous intéresserons aux pistes de rééducation que nous pouvons appliquer à un programme de guidance et nous terminerons par une découverte des méthodes de coaching vocal, pouvant être intégrées à un programme de sensibilisation.

Dans une seconde partie, expérimentale, nous présenterons notre problématique et nos hypothèses, ainsi que notre méthodologie. Par la suite, après avoir fait un état des lieux sur la prévention effectuée dans les centres de formation et après avoir effectué une comparaison entre les différentes catégories et au sein d’une même catégorie, nous présenterons nos résultats et discuterons de ceux-ci. Nous poursuivrons par l’élaboration d’un programme de sensibilisation destiné aux professionnels de la voix.

Enfin, nous discuterons de ce travail de manière générale : nous tenterons d’en évaluer les limites pour mettre en exergue les points importants à souligner et les éléments qui restent à développer, et nous nous intéresserons aux apports personnels d’un tel travail..»

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Kushtanina Veronika, Balard Frédéric, Caradec Vincent, Chamahian Aline, « Les personnes malades d’Alzheimer vivent-elles dans le déni ? Enseignements d’une recherche de sociologie compréhensive », dans revue ¿ Interrogations ?, N°28. Autour du déni [en ligne], http://www.revue-interrogations.org/Les-personnes-malades-d-Alzheimer

Résumé de l’article : « D’un point de vue médical, le déni et l’anosognosie sont décrits comme symptomatiques de la maladie d’Alzheimer et désignent le refus inconscient ou l’incapacité neurologique à reconnaître ses troubles ou leur évolution. Notre analyse compréhensive d’entretiens semi-directifs avec vingt personnes malades propose, au contraire, de prendre au sérieux leur interprétation de la situation et de l’éclairer par leur contexte de vie. Tout d’abord, nous mettons en regard l’évolution du score médical (le MMSE) avec la perception de l’évolution des troubles par les personnes malades, pour constater leurs divergences. Puis, nous analysons comment la perception de l’évolution des troubles des enquêtés s’inscrit dans leur expérience biographique. Un type de trajectoire négative – une vie “altérée” – s’oppose alors à deux types de trajectoire subjectivement positifs – une vie “améliorée/retrouvée” et une vie “inchangée”. Un quatrième type – une vie en “en sursis” – constitue un cas intermédiaire. »

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S Arnaud. Revue Médecine et Philosophie

Extrait de l’article : « Cet article propose une caractérisation de la sensibilité et de la conscience émotionnelle des personnes autistes grâce à des précisions terminologiques des concepts d’émotions et de conscience. Il met en évidence le caractère contradictoire qui semble caractériser la sensibilité des personnes autistes : alors que leurs états internes du corps parviennent à la conscience beaucoup plus fréquemment que pour les personnes neurotypiques, leurs émotions sont appréhendées de manière descriptive et non par le biais de ces ressentis corporels, comme c’est pourtant le cas pour les personnes neurotypiques. Chez les personnes autistes, la compréhension émotionnelle semble donc être détachée du ressenti émotionnel, pourtant très présent. La mise en commun des résultats d’études mettant en évidence ces particularités permet de proposer une hypothèse explicative de cette apparente contradiction ; hypothèse selon laquelle pour les personnes autistes, le caractère accablant des ressentis du corps est évité grâce à une stratégie compensatoire d’accès explicite aux émotions, détaché du ressenti émotionnel.»

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A Cognet, C Masson. ScienceDirect, Dans « l’évolution psychiatrique », 13 juin 2019

Résumé : « Objectifs : Les auteurs cherchent à mettre en lumière certains des mécanismes psychiques qui soutiennent une mise en sens de la mort, au travers, en particulier, d’objets à haute valeur symbolique comme liens entre les morts et les (sur)vivants.

Méthode : Dans cet article clinique, de méthodologie heuristique, nous associerons l’analyse d’une situation clinique de mort anténatale, paradigmatique des deuils à risque pathologique, et celle de la création artistique du plasticien Michel Nedjar, en lien avec le génocide juif.

Résultats : Le traitement psychique de la perte d’un être aimé est l’occasion d’un risque psychopathologique important. Si les rites funéraires (religieux ou laïques), le soutien des proches et de la communauté permettent, dans bien des cas, d’offrir aux endeuillés un cadre propice à l’accomplissement de processus de deuil suffisants pour continuer à vivre avec la perte (et non pas à vivre sans le disparu), certaines situations particulièrement traumatiques interdisent l’accès à un deuil non pathologique.

Discussion : Les auteurs seront amenés à réinterroger l’exclusivité du modèle freudien de Deuil et Mélancolie et à s’appuyer sur le modèle théorique winnicottien des phénomènes transitionnels pour éclairer les processus psychiques à l’œuvre.

Conclusions : La créativité à l’œuvre dans ces deux situations maintient une certaine distinction : sublimation du côté de l’artiste, résurgence des phénomènes transitionnels du côté de l’individu endeuillé.»

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J Boutinaud. ScienceDirect, L’évolution psychiatrique, 4 juin 2019

Résumé : « Objectifs : Les désordres psychopathologiques sévères de l’enfance (incluant les différentes formes d’autismes, de psychoses et de pathologies limites) présentent un point commun fondamental : la présence de troubles de l’image du corps et d’un ensemble d’affections touchant le développement des représentations corporelles. Cette étude vise la description clinique de ces phénomènes en s’essayant à en analyser le fonctionnement par le biais d’une approche psychodynamique.

Méthode : Cette étude est basée sur une revue de littérature et sur plusieurs observations cliniques (issues d’une pratique en service de pédopsychiatrie et en CMPP).

Résultats : L’étude met en évidence des singularités et des points communs entre les différents types de pathologies concernées. Elle spécifie pour chacune la nature des processus psychiques, des angoisses archaïques et des différents éprouvés impliqués, même si la présence de troubles de l’image du corps reste commune à ces différentes situations.

Discussion : L’approche psychodynamique permet d’envisager les possibles sens revêtus par les contenus, les défenses et plus largement les processus impliqués dans ces manifestations cliniques. Elle permet de porter un autre regard sur les logiques conscientes et inconscientes présentes dans ces dernières.

Conclusion : Prendre en compte ces éléments permet d’enrichir la lecture psychopathologique de ces troubles mais aussi de penser autrement l’organisation de leur prise en charge psychothérapique, notamment par le biais des approches à médiation corporelle.

 

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B Michallet, J Taylor, C Dumont, J Mac Intyre, M Couture. Journal « Revue de psychoéducation, volume 48, Issue1, 2019, p.117-146.

Extrait de l’article : « Ces dernières années, de nombreux chercheurs se sont intéressés aux meilleures pratiques d’intervention pour améliorer la participation sociale des enfants autistes. Les interventions auprès des adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) visant l’amélioration des relations interpersonnelles et de la communication restent toutefois peu documentées. Cette recherche a pour objectif : 1) d’identifier les interventions visant à améliorer la communication et les relations interpersonnelles des personnes de 16 à 40 ans présentant un TSA; 2) de documenter les caractéristiques et l’efficacité de ces interventions. Une recension systématique des écrits a été réalisée. Les interventions proposées dans les écrits recensés se divisent en trois catégories : les interventions de groupe, les interventions informatisées et les interventions selon une approche écosystémique. La majorité des programmes vise l’intégration sociale par diverses stratégies telles que l’amélioration des capacités de résolution de problèmes, la reconnaissance des émotions, la compréhension d’inférences, etc. Quoique prometteurs, ces programmes rencontrent des problèmes de transfert, de maintien et de généralisation des apprentissages. De plus, on ne peut conclure, avec un niveau de preuve suffisant, quant à l’efficacité des interventions recensées. La discussion porte sur l’applicabilité et l’efficacité des programmes, ainsi que sur le rôle des intervenants auprès des adultes présentant un TSA. Des recherches futures devront porter sur la conception, la mise en oeuvre et l’évaluation de tels programmes.»

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Réflexions, concertations et propositions tirées du workshop organisé le 17 mai 2018 à l’hôpital Henri Ey par l’Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France. Nous remercions l’hôpital Henri Ey et le GHU Paris – Psychiatrie et Neurosciences pour leur accueil.

Sous la direction de Paul-Loup Weil-Dubuc, Anne-Caroline Clause-Verdreau, Céline Louvet, Emmanuel Hirsch

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N Micheli-Salavin. Mémoire de recherche en sciences infirmières en puériculture CHU Grenoble, école de puériculture, promotion 2015-2016

Introduction du mémoire : « Le choix du sujet du mémoire durant l’année de formation de puéricultrice est une étape importante. Il s’agit de déterminer un sujet qui nous plaise afin de pouvoir l’aborder avec grand intérêt. Pour ma part, j’avais plusieurs idées qui ont toutes été initialement validées. Par la suite, le doute a pris place en moi et c’est seulement suite à un entretien avec ma guidante que j’ai trouvé « Le sujet » qui me correspondait et qui liait ainsi l’utile à l’agréable, en mêlant le travaille de recherche à ma passion, la néonatologie et plus particulièrement la réanimation néonatale. Il s’agissait pour moi d’entamer une réflexion à la fois professionnelle et personnelle sur les difficultés que nous pouvons rencontrer dans notre exercice de puéricultrice. Ce sujet me tient particulièrement à cœur. Un certain nombre d’actions ont déjà été mises en place, mais je souhaitais moi aussi apporter ma pierre à l’édifice en réalisant ce projet de fin d’études.»

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Maxime MONTEMBEAULT. Université de Montréal, département de psychologie, Faculté des Arts et Sciences, Thèse présentée à la Faculté des Études supérieures et Postdoctorales en vue de l’obtention du grade de Ph.D. en Psychologie Recherche et Intervention option Neuropsychologie clinique, Août 2018

Résumé de la thèse  « La forme typique de la maladie d’Alzheimer (MA) se caractérise par des troubles progressifs de la mémoire épisodique. Néanmoins, les patients atteints par cette maladie présentent également des symptômes langagiers. Parmi les problèmes langagiers que les patients MA présentent, l’anomie, c’est-à-dire une difficulté à trouver les mots justes, serait le plus prédominant. Ainsi, il s’agit d’un marqueur cognitif intéressant pour la détection de la maladie ainsi que son diagnostic différentiel avec d’autres maladies présentant certains symptômes similaires, telle que la variante sémantique de l’aphasie primaire progressive (vs-APP). Malgré tout, le profil anomique des patients MA reste incomplètement caractérisé sur le plan de la dénomination de certains types d’entités. Par ailleurs, les bases cognitives et cérébrales de l’anomie demeurent sujet de débat dans la MA. En addition à des dommages structurels ou des altérations fonctionnelles dans des régions cérébrales spécifiques, plusieurs auteurs ont récemment suggéré qu’une déconnexion au sein de réseaux cérébraux pourrait sous-tendre les difficultés cognitives présentées chez les patients MA, incluant les symptômes langagiers. Toutefois, aucune étude n’a validé le fait que la MA était un syndrome de déconnexion à l’aide de la technique des réseaux de covariance structurelle de la matière grise. De surcroît, très peu d’études ont investigué l’impact de la MA sur le réseau cérébral langagier, ce qui pourrait nous apporter un éclairage sur les symptômes langagiers des patients tels que l’anomie. Le premier volet de la thèse visait à mieux caractériser le profil anomique des patients MA, à le comparer à celui des patients vs-APP et finalement, à clarifier ses bases cognitives et cérébrales (article #1). Les résultats suggéraient d’abord une atteinte diffuse en dénomination pour tous les types d’items (entités non uniques, personnes célèbres, lieux célèbres et logos célèbres) chez les patients MA en comparaison aux sujets contrôles. L’atteinte était néanmoins prédominante pour la dénomination de personnes célèbres, suggérant un profil prosopo-anomique dans la MA. Les connaissances sémantiques générales pour ces mêmes entités étaient préservées chez les patients MA, bien qu’une légère altération ait été observée pour les connaissances sémantiques spécifiques. Les résultats comportementaux des patients MA se distinguaient clairement des résultats obtenus chez les patients vs-APP, qui présentaient ii une anomie plus sévère et un trouble sémantique net. Le profil d’anomie tel qu’évalué en dénomination de personnes célèbres chez les patients MA corrélait avec l’atrophie de la matière grise dans la jonction temporo-pariétale gauche (une région associée avec l’accès lexical), et ne corrélait pas avec l’atrophie de la matière grise dans le LTA gauche (une région associée à la sémantique). Ainsi, ces résultats soulignent l’apport important du trouble d’accès lexical dans l’anomie chez les patients MA, mais suggère tout de même un trouble de nature mixte en raison des lacunes sémantiques observées chez ces patients pour les connaissances spécifiques. Le deuxième volet de la thèse visait à démontrer que la MA est un syndrome de déconnexion (article #2), et que cette déconnexion touchait également le réseau cérébral responsable du langage (article #3). D’abord, les résultats ont permis de démontrer des changements de la connectivité structurelle dans les réseaux clés associés à la MA. En effet, une diminution de la connectivité structurelle a été observée dans les sous-composantes du réseau du mode par défaut, apportant ainsi un appui à l’hypothèse de la MA comme syndrome de déconnexion. Ensuite, il a été possible de confirmer que les atteintes de connectivité sont également présentes à l’extérieur du réseau du mode par défaut, soit dans le réseau cérébral langagier. Des diminutions de connectivité fonctionnelle ont principalement été relevées dans le gyrus temporal postérieur moyen gauche et le lobe temporal antérieur gauche, en relation avec d’autres régions du réseau langagier. En lien avec l’anomie chez les patients MA, les altérations de la connectivité fonctionnelle sont compatibles avec la nature mixte de l’anomie chez les patients MA. Mis ensemble, ces résultats mettent en relief l’importance des marqueurs cognitifs liés à l’anomie et des marqueurs de connectivité cérébrale dans la caractérisation de la MA et son diagnostic différentiel avec d’autres maladies neurodégénératives telles que la vs-APP. Étant donné l’impact au quotidien des troubles langagiers sur les patients MA et leurs proches, nous croyons qu’une meilleure caractérisation des bases cognitives et cérébrales de leurs déficits contribuera au développement d’interventions auprès de ceux-ci.»

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